Belga
Publié le mardi 05 septembre 2017 à 14h44
Les forces de l’ordre ont expulsé mardi une trentaine de Roms qui occupaient, depuis novembre 2016, des cabanes installées dans les jardins potagers de la rue Navez, à Schaerbeek, a appris Belga auprès du collectif « Plan B », qui regroupe notamment des jardiniers, des apiculteurs et des riverains. Les autorités justifient cette expulsion par des raisons de sécurité, puisqu’un chantier, une installation électrique, a été lancé à une cinquantaine de mètres du camp. Bruxelles Environnement a en outre interdit l’accès à ces terrains car des substances polluantes ont été détectées dans le sol.
« La police est arrivée sur les lieux vers 06h30 pour évacuer la trentaine de Roms qui occupaient des cabanes des jardins potagers de la rue Navez », a indiqué à Belga Clémentine Delahaut, membre du collectif « Plan B », qui regroupe des jardiniers, apiculteurs, riverains, chercheurs et associations. « Il s’agit de familles originaires de Roumanie et qui ne se sont jamais plaintes de leur vie ou de leur condition. Certaines d’entre elles travaillaient. »
Des substances polluantes
Les jardins potagers d’1,2 hectare sont situés sur un terrain enclavé entre la rue Navez et les voies ferrées. Depuis les années 1930, des jardiniers y cultivent fruits et légumes sur des petites parcelles.
« Un récent rapport d’analyse de sols a mis en évidence la présence de substances polluantes comme l’amiante, le plomb, le zinc et de l’amiante sous forme de plaques. Cette étude, utilisée comme prétexte pour expulser les Roms, n’a toujours pas été portée à notre connaissance », s’insurge Clémentine Delahaut.
Le collectif « Plan B »
Malgré l’accès désormais interdit au terrain pour cause de pollution, le collectif « Plan B » entend continuer à faire de ce lieu un espace semi-public et un vecteur de liens sociaux pour les riverains. Ces derniers craignent d’ailleurs que la fermeture du terrain n’engendre notamment de la délinquance et des dépôts clandestins.
« Les jardins potagers de la rue Navez constituent le seul espace vert dans un quartier densément peuplé et ils ont été fermés le 15 mai dernier pour une durée indéterminée. A partir de mardi, une barrière sécurisée empêchera l’accès au site. Nous sommes bien conscients des risques liés à la pollution du terrain mais plutôt que d’imposer sa fermeture, une concertation avec les usagers aurait pu permettre de trouver une solution plus juste et durable pour ceux-ci sans que leur santé ne soit pour autant menacée », soulève Mme Delahaut.
Une proposition
Le collectif « Plan B » propose comme alternative de poursuivre le projet pilote de dépollution du sol par les plantes et les champignons. Il souhaite également continuer ses activités de compostage afin de sensibiliser les citoyens à ces méthodes de recyclage, et poursuivre la culture en bacs, l’apiculture et l’organisation de moments conviviaux afin d’améliorer la qualité de vie du quartier.
Lien vers article paru sur la RTBF/info
et repris dans la Capitale, La libre, Le soir.